Folk Music in Symphony – Trans-Classics XIV

Les compositeurs «classiques» n'ont pas attendu l'avènement du crossover pour célébrer le mariage entre leur musique dite «savante» et la source intarissable des traditions populaires. Pour les chantres de la Zentraleuropa que sont Franz Liszt et Antonín Dvořák, celle-ci est même consubstantielle de leur œuvre, qui ne sonne jamais avec autant de vérité que lorsqu'elle parle la langue de leurs racines – peu importe si ces racines prennent terre à mille lieues de leur sphère d'activité, comme la Hongrie chez Franz Liszt (qui partage son existence entre Paris, Weimar et Rome) ou la Moravie chez Dvořák lorsqu'il dirige le nouveau Conservatoire de New York… et continue pourtant à chanter la musique de ses plaines! Brillants ambassadeurs de ce répertoire depuis plus de quarante ans, Iván Fischer et son Budapest Festival Orchestra donnent rendez-vous au «Menuhin's Heritage Artist» Alexandre Kantorow pour gravir (d'une traite puisque ses six mouvements sont enchaînés) le roc du Deuxième Concerto pour piano de Liszt (que le compositeur appelle «Concerto symphonique» dans son manuscrit), avant de faire surgir de leurs instruments les lignes élégantes et tragiques de la plus romantique des symphonies de Dvořák, sa Septième.