Le Ciel de Bruckner – Trans-cendance

Pour son premier concert de l'été en plein effectif symphonique, le Gstaad Festival Orchestra explore, sous la baguette de son directeur artistique Jaap van Zweden, la plus ardente et vénérée des symphonies de Bruckner: sa Septième. Parfois surnommée «Symphonie des trémolos» (en raison du frétillement mystérieux des cordes qualifié d'«Urnebel» [littéralement «brume originelle»] qui ouvre le premier mouvement), elle se distingue par un Adagio hors norme dans lequel le compositeur rend hommage à Richard Wagner, mort à Venise en février 1883 et source depuis d'une véritable obsession. Il cite pour cela une séquence significative de son Te Deum en cours de composition («Non confundar in aeternum»: «Je n'aurai pas honte pour l'éternité») et introduit au sein d'un instrumentarium pourtant déjà généreux quatre tubas wagnériens: des cuivres sombres et puissants qui n'avaient jusque-là jamais quitté la fosse du Ring. En ouverture de soirée, le GFO escorte dans le célébrissime Concerto en mi mineur de Mendelssohn l'une des violonistes les plus en vue de notre époque, Janine Jansen, professeur à la Haute école de musique de Lausanne (en son site de Sion) et nouvelle co-directrice artistique du Sion Festival.